Martin Prouvost

Boulogne-sur-Mer et les archives d’histoire coloniale

Henri Malo…

Mes recherches visent à retracer les relations entre l’évolution de l’idée coloniale et l’influence exercée par les milieux d’affaires, culturels et politiques, sur les actions de la France en Outre-Mer.

Plus précisément, à travers le parcours d’Henri Malo (1868-1948). Ce personnage, natif du Boulonnais, m’a donc amené à passer une grande partie de mes recherches, dans les centres d’archives et bibliothèques du Nord de la France.

Découvrir la ville de Boulogne-sur-Mer

Une cité millénaire, labelisée pays et ville d’art et d’histoire, avec un fabuleux patrimoine à découvrir

L’ébullition intellectuelle provinciale des XIXe et XXsiècles

A la fin de XIXe siècle, la ville portuaire de Boulogne-sur-Mer connaît une forte effervescence intellectuelle. Au même titre que Lyon, Nantes, Bordeaux, Lille, Reims, ou Montpellier, Boulogne accueille des congrès scientifiques, porte la recherche historique et ethnographique dans les universités. Preuve en est, ces provinciaux se rejoignent tous à Paris.

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Certaines personnalités laissent une profonde marque dans la recherche scientifique, ne serait-ce qu’Auguste Mariette (1821-1881), pour l’égyptologie, Jules Huret (1863-1915), pour ses enquêtes sociales en Europe, ou encore Ernest Hamy (1842-1908), fondateur du musée d’ethnographie de Paris. Pour autant, malgré la distance géographique et l’ampleur de leurs activités, ces hommes sont loin d’oublier leur foyer, leur « petite patrie ». Les travaux qu’ils mènent à la capitale ont généralement un lien avec leur foyer, leurs publications sont distribuées à Paris et envoyées spécialement aux bibliothèques et sociétés académiques, dans lesquelles ils publient régulièrement.

C’est pourquoi, il n’est pas rare de retrouver aujourd’hui, à Boulogne, des documents et archives d’une grande importance historique. D’abord, au musée, où les dons qui affluent entre 1821 et le début du XXe siècle, permettent d’enrichir une collection d’objets venus des quatre coins du monde, à savoir d’Océanie, d’Afrique et d’Amérique. Ces « arts primitifs » sont les legs visibles de l’attachement de ces personnalités à leur ville natale. Puis, les manuscrits, publications et revues, transmis généreusement par les contributeurs et rédacteurs boulonnais, à la ville. Dans le cas présent et dans mon travail de recherche, les publications traitant de l’empire colonial français et des diverses manifestations s’y rapprochant, représentent un fond à part entière.

Bibliothèques et centre d’archives, foyer d’archives coloniales

Tout d’abord, qu’entend on par archives coloniales ? Dans le cas présent, il s’agit avant tout de publications qui émanent des journalistes, érudits ou membres plus ou moins éloignés du « parti colonial ». Il s’agit d’un groupe parlementaire rassemblant un ensemble hétérogène de personnalités politiques sensibles aux idées coloniales, comme le rapporte l’historien Français, Charles-Robert Ageron, dans ses travaux sur la colonisation française.

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En ce qui concerne les archives disponibles, les documents administratifs, édits et décrets, ou encore des documents privés, sont à exclure de cette catégorie. Pour cela, il faut se rapprocher d’Aix-en-Provence et des centres d’archives parisiens. C’est donc avant tout la presse coloniale, les comptes rendus d’associations, de congrès et des écrits, bulletins, scientifiques qui se trouvent à Boulogne-sur-Mer. L’on peut toutefois noter la présence du récit de voyage de Dutreuil de Rhins, publié en 1897, lors de son retour d’Asie. Là encore, il faut y entrevoir l’intermédiaire de Boulonnais actifs dans les sphères coloniales, un schéma indissociable pour comprendre la présence de ces archives, à Boulogne-sur-Mer.

            Le centres d’archives et la bibliothèque municipale sont donc les deux endroits à privilégier, pour découvrir ces documents. A eux deux, ils regroupent la plus grande partie des archives de la ville et plus particulièrement les fonds liés à l’histoire coloniale. Tout d’abord, la presse, qu’il s’agisse des numéros du Figaro Illustré et la presse dite scientifique, où sont étudiés des études géographiques et ethnographiques. Puis, les ouvrages édités spécialement lors de grands évènements, comme les expositions universelles et coloniales, en 1873, puis, 1878, 1889, pour le Bilan du siècle en 1900 et pour l’exposition coloniale de Marseille en 1906. De nombreux thèmes y sont abordés, à savoir, la politique et l’histoire française en outre-mer, l’administration des colonies et protectorat aux Amériques et en Afrique, sans oublier les rapports administratifs et techniques de l’organisation de l’exposition, et notamment sa section coloniale.

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